La source d’inspiration d’Elisabeth Towns a été la rivière Dordogne et ses paysages aux abords du barrage de l’Aigle ainsi que le quotidien des habitants parmi lesquels celui d’anciens salariés EDF.
Les travaux photographiques exposés ne prétendent pas à l’exhaustivité.
Tels des retours d’expérience, ils présentent quatre pistes de recherche dégagées au cours de l’exploration :
1- Le lit de la Dordogne autour de barrage de l’Aigle
2 - La vie en bleu EDF
3 - Land art sur Dordogne
4 - Transparences
au sténopé "Le lit de la Dordogne"
images latentes en réserve de biosphère...
Lit (sens 12) : canal par où coule une rivière, par comparaison du fond sur lequel est la rivière avec le lit où l’homme s’étend. Du lat. lectus ; grec, λέκτρον et λέχος, de λέγειν, mettre, poser. (Littré)
Pour cette semaine d’investigation photographique à Spontour, j’avais mis le strict minimum dans le sac à dos. Des boîtes, certes, du papier photo aussi mais rien qui me permette de développer les épreuves et de rectifier le temps d’exposition le cas échéant. Je déchargerais puis rechargerais mes boites la nuit, à l’aide d’une lampe frontale recouverte de film inactinique.
Depuis le gîte-école où je loge, je m’imprègne du paysage. Quelque chose trouble ma perception, de manière presque subliminale. Au bout d’un moment, je me rends compte que l’eau bouge à peine.
Je ne m’attendais pas à un environnement aussi boisé, donc vert, ni à une eau aussi étale et opaque, sombre malgré le bleu du ciel. Les gorges qui l’encadrent sont étroites et escarpées. Au coeur de ces forêts de pente, peu de négatifs ont échappé à la sous-exposition. Chacun porte des traces de maltraitance, suite à un régime de développement poussé au-delà du raisonnable. Je ne suis pas familiarisée avec les grands aplats couleur biosphère et les temps de pose qu’ils exigent. D’autant plus quand, au fond de gorges escarpées à la végétation serrée, ils se soustraient aux bains de soleil.
A l’image de son environnement boisé, serré et opaque, l’eau de la rivière Dordogne entre Spontour et Chal¬vignac est une éponge à lumière.
En été, les lumières à saisir sont celles du matin, jusqu’à peu près 11h, et celles du soir entre 18h et 20h.
Mon aspiration à la prise de vue idéale s’est trouvée parfois mise en déroute par l’orientation du soleil. A pied, il est plus compliqué de faire coïncider ses désirs avec la course du soleil qu’en voiture.
Des prises de vue sténopé ont été refaites en automne. J’ai pu rectifier les temps de pose des sténopés et élargir mon périmètre d’exploration : Thierry C., rencontré sur la D16, à l’endroit où elle traverse le barrage de l’Aigle, aimait conduire et me permit de faire coïncider mes prises de vue avec la course du soleil. Merci à lui.
Aucune boite sténopé n’a été posée sur le barrage lui-même pour des raisons de sécurité.
Au regard de l’iconographie accessible sur Internet, j’ai préféré laisser l’ouvrage hors-champ et l’aborder en le suggérant de part et d’autre de son amont et de son aval.