Lancée en 1946 pour loger les familles des ouvriers de l’immense chantier, la cité conçue comme une petite ville s’est incrustée dans le paysage Bortois. Au plus fort de la construction du barrage, EDF a dû trouver des solutions pour loger les 1500 travailleurs de son immense chantier. Une cité pour les célibataires et des pavillons pour les cadres furent installés dans le secteur de Granges, alors que la plaine de La Plantade fut réservée aux ouvriers venus en famille.

A deux kilomètres en aval de Bort, c’est une véritable ville champignon qui sortit de terre, en deux ans, à partir du printemps 1946. Le long de larges rues portant des noms en rapport avec l’électricité (Ampère, Edison, Franklin, Faraday...) ont poussé 190 logements en dur, pour les ouvriers et les agents de maîtrise, et 90 en bois, la plupart entourés de jardinets. Equipé d’une école, de commerces, d’une salle des fêtes et même d’une chapelle, ce quartier autonome et plein de jeunesse s’inventera une existence singulière, une personnalité attachante et vivante.

Résultat : plutôt que d’avoir une durée de vie éphémère, comme souvent dans les cités de chantiers, La Plantade fut rachetée par nombre de ses habitants, entre 1955 et 1960, d’autres venant s’y installer. La plupart des maisons en bois y furent démolies et la commune de Bort prit possession de l’école et des réseaux. Quelques HLM y furent construites, en 1975, mais le quartier continue à garder son identité originale, le long de la Dordogne, surplombé par les orgues.